L’ Observation

«  On ne peut connaître que ce que l’on aime .

Plus la connaissance se veut profonde et complète, plus cet amour doit être puissant et vivant »

 J.W. Goethe

Connaître l’homme demande l’étude de la nature.

Du temps de Paracelse, on pressentait et cherchait encore dans la vie des éléments, les forces modelantes qui agissaient en eux et engendraient le monde des phénomènes.

Nous pouvons apprendre à déchiffrer le langage de la nature. Une qualité différente émane de chaque son, chaque couleur, chaque forme et ces qualités trouvent échos dans la vie de nos sentiments, émotions. 

« Et si la nature était une artiste ? Si la nature créait selon les lois de l’art, ne devrions nous pas nous-mêmes devenir architecte, peintre et sculpteur pour entrer en relation avec elle d’une façon plus proche, plus amicale ? La nature, et toute créature, est-elle parvenue à son terme ? » (R.Steiner)

« La nature est un temple où de vivants piliers, laissent parfois sortir de confuses paroles ;

L’homme y passe à travers des forêts de symboles  qui l’observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent dans une ténébreuse et profonde unité,

        Vaste comme la nuit et comme la clarté, les parfums, les couleurs et les sons se répondent ». 

                        Extrait du poème Correspondances (Les fleurs du mal – Baudelaire) 

Nous serait-il possible de porter un regard plus profond, plus large sur l’humain en passant par l’observation de la nature ?

Des relations subtiles sont tissées entre les diverses manifestations qui s’adressent à nos sens. Les parfums, les sons, les couleurs se répondent comme s’ils n’étaient que les aspects multiples d’un être unique, d’une réalité agissante ; celle à qui au Moyen Age on prêtait les traits d’une déesse : Natura.

Or ce qui porte les qualités d’être, c’est tout ce qui, à partir d’un principe vivant, se révèle sous différentes facettes.

Natura, était le nom que l’on donné à la déesse qui représenté  à elle seule, toutes les manifestations de la nature (sons, couleurs, parfums). (Ces ressentis deviennent alors des partis de message que l’univers adresse à l’homme.)

Tout au long de sa vie Goethe poursuivie sa recherche : saisir à travers les lois et le sens des phénomènes de la nature le fil qui lui permet de remonter à la source. A travers l’observation des phénomènes naturels –les végétaux, les animaux ou encore les couleurs – il est parvenu à la source conceptuelle qui constitue le support ferme de la connaissance du monde.

Par l’observation, l’étude de la nature, des résonances profondes s’éveillent en nous. Ces  forces agissent aussi en nous, comme des germes, elles attendent leur épanouissement.

  Ci-dessous: Reproduction tirée d’un ouvrage anglais du XIIIè siècle consacré aux plantes médicinales, représentant la verveine (verbena).

La plante est figurée d’une façon bien typée, dans sa forme entière, dont chaque organe est une partie indissociable de l’essence de la plante dans son ensemble, mais aussi de la structure et de l’idée de cette plante.

 

 

VERVEINE 0